Maître José Valéry - 6e dang de Viet Vo Dao
Thieu-Lâm Yang-Paï/Lao-Jia
Les arts martiaux ne sont pas de simples ensembles de techniques ou de stratégies de combat. Ils incarnent un savoir vivant, une tradition qui traverse le temps grâce à la transmission de maître à élève. Cette continuité ne repose pas uniquement sur l’apprentissage mécanique des gestes, mais sur une expérience partagée où le pratiquant est autant façonné par la rigueur de l’entraînement que par la philosophie qui l’accompagne.
Dans cette dynamique, chaque élève devient un maillon de la chaîne, garantissant la pérennité de l’enseignement. Cet héritage ne se limite pas à une collection de mouvements figés dans le passé, mais évolue à travers les générations, porté par ceux qui l’intègrent, l’adaptent et le transmettent à leur tour. C’est dans cet esprit que Maître José Valéry a conçu son enseignement, inspiré par les maîtres qui l'ont précédé et ses propres expériences, tout en restant fidèle à l’essence des disciplines qu’il a étudiées.
Le parcours de Maître José Valéry : des influences multiples au cœur de son enseignement
Le parcours de Maître José Valéry est le reflet d’une quête martiale authentique, guidée non seulement par la recherche de la maîtrise technique, mais aussi par des valeurs profondes qui donnent du sens à la pratique. C’est par fidélité à la promesse faite à son ami Michel Tanasy qu’il a franchi les portes de son premier dojo, s’engageant dans l’étude du Viet Vo Dao. Cet engagement, né d’une simple parole donnée, est devenu le point de départ d’un long cheminement où le respect en toute chose a toujours occupé une place centrale.
Dès lors, son approche des arts martiaux s’est construite autour de principes fondamentaux, où la technique ne saurait être dissociée de l’éthique. Que ce soit en Guadeloupe pour le Viet Vo Dao, à Saint Barthélémy pour le Taijiquan ou en Bretagne pour la médecine traditionnelle chinoise (dont l'acupuncture) au fil des années et sans ménager ses efforts, il a exploré différentes disciplines, cherchant à en saisir l’essence au-delà des formes, des mouvements ou des a priori. Il a cherché également à en incarner pleinement les valeurs qui les accompagnent. À l’École Ho-Bao Phuong-Hoang, cet esprit de respect demeure un pilier fondamental, non seulement dans la relation au maître et aux partenaires d’entraînement, mais aussi dans la manière d’aborder chaque geste, chaque apprentissage, et plus largement, chaque aspect de la vie.
L’École Ho-Bao Phuong-Hoang perpétue cet héritage en mettant en avant une transmission fondée sur l’expérience vécue et l’interaction entre pratiquants. Contrairement à une approche figée où l’enseignement se limite à la répétition stricte des formes, ici, la transmission repose sur l’écoute, l’adaptation et la compréhension profonde des principes martiaux.
Un des principes chers à Maître José Valéry est que l’apprentissage ne doit pas être une simple imitation. Il s'appuie volontiers sur de nombreuses anecdotes issues de la vie quotidienne qu'il se plait à nous faire découvrir sous un angle parfois inhabituel, expliquant et soulignant les relations avec l'apprentissage martial, forçant tout un chacun à "voir au delà de la vision". Cet enseignement indirect, basé sur ses découvertes personnelles, est au cœur de sa méthode.
Dans cet esprit, les élèves sont amenés à expérimenter par eux-mêmes, à tester, à ressentir et à comprendre pourquoi un mouvement fonctionne ou non. Cette approche permet de développer une véritable autonomie, où l’élève ne dépend plus uniquement de l’explication du maître mais devient lui-même acteur de son évolution.
De plus, la transmission à Ho-Bao Phuong-Hoang ne repose pas uniquement sur l’enseignement technique. Elle inclut une dimension philosophique et introspective, où la maîtrise de soi et la compréhension des principes énergétiques occupent une place centrale. Ainsi, chaque pratiquant est invité à travailler aussi bien sur son ancrage physique que sur son équilibre émotionnel et mental.
Dans la tradition des arts martiaux, la transmission du savoir n’est pas automatique : elle est accordée au disciple qui a démontré son mérite, sa discipline et sa loyauté. Loin d’être un simple partage de techniques, l’enseignement est un héritage précieux, transmis avec discernement par le maître à celui qu’il juge digne de le recevoir. Ce modèle, fondé sur l’initiation progressive et la confiance, a permis de préserver l’authenticité des enseignements à travers les générations.
Cependant, dans la société moderne, cet équilibre est menacé. La diffusion généralisée du savoir, bien que bénéfique à certains égards, risque d’appauvrir la profondeur et l’essence des arts martiaux, lorsque l’enseignement devient un simple produit de consommation. C’est dans ce contexte que Ho-Bao Phuong-Hoang tente de concilier tradition et modernité, en maintenant une transmission rigoureuse, fondée sur l’engagement et le respect des valeurs martiales, tout en s’adaptant aux réalités actuelles.
Dans cette démarche, Maître José Valéry insiste sur un principe fondamental :
"On ne peut transmettre que ce que l’on maîtrise vraiment."
Toutefois, la maîtrise, elle-même, n’est jamais absolue, car la vérité d’un jour n’est pas celle de toujours. Ce que l’on comprend aujourd’hui peut sembler complet, mais avec le temps, la pratique et l’expérience, de nouvelles nuances émergent, approfondissant encore notre perception. L’enseignement devient alors un cheminement continu, où chaque transmission est une étape vers une compréhension plus vaste.
Ainsi, bien que la tradition ait toujours reposé sur la sélection du disciple digne de recevoir le savoir, une transmission figée risquerait de limiter son évolution. À l’École Ho-Bao Phuong-Hoang, l’approche repose sur un équilibre subtil : les élèves avancés accompagnent les débutants, mais seulement lorsqu’ils ont atteint un degré de maîtrise suffisant. Cette responsabilité les pousse à consolider leurs acquis, car enseigner exige non seulement de connaître un mouvement, mais aussi d’en comprendre l’essence.
Quel professeur ne s’est pas aperçu, en tentant d’expliquer un mouvement à un élève, que sa propre compréhension était encore imparfaite ? Il est fréquent de croire que l’on maîtrise un enchaînement ou un principe, jusqu’au moment où l’on doit le transmettre. C’est alors que surgissent des questions, des subtilités insoupçonnées, révélant que comprendre un geste et savoir l’exécuter sont deux choses distinctes. C’est dans cette confrontation à l’enseignement que l’on réalise que l’approfondissement ne s’arrête jamais, et que chaque transmission est aussi un apprentissage pour celui qui enseigne.
Dans cet esprit, Ho-Bao Phuong-Hoang ne se limite pas à préserver un savoir ancien, mais cherche à l’inscrire dans une dynamique évolutive, où chaque génération de pratiquants, par sa propre expérience, viendra enrichir l’héritage martial. Ainsi, la transmission ne consiste pas simplement à répéter ce qui a été appris, mais à le vivre, l’approfondir et le faire évoluer dans le respect des traditions.