La base du chemin martial - Délier
Avant de développer force et technique, le premier apprentissage de l’art martial consiste à se reconnecter à son propre corps et à en comprendre les mécanismes. Notre mode de vie moderne, souvent sédentaire et stressant, entraîne des tensions physiques et mentales qui limitent nos mouvements et notre perception corporelle.
L’entraînement commence par un travail de relâchement actif, où chaque articulation et chaque muscle sont sollicités pour retrouver leur fluidité naturelle. Inspiré des principes du Taijiquan et du Kung-Fu Thieu-Lâm, ce processus permet de différencier force excessive et véritable puissance. L’objectif n’est pas de se rigidifier, mais au contraire d’apprendre à utiliser son corps avec aisance et efficacité, en réduisant les blocages inutiles.
L’esprit et le corps sont interconnectés : plus le corps est détendu et fluide, plus l’esprit est libre et clair. Cette prise de conscience est essentielle dans la progression martiale car elle permet d’accéder à une maîtrise plus fine de ses mouvements et de ses émotions.
Un pratiquant ne peut pas espérer progresser sans établir des bases solides. Cet apprentissage repose sur une approche qui intègre à la fois l’interne et l’externe :
L’externe : Travail du corps, posture, musculation naturelle et précision des mouvements.
L’interne : Développement du Qi, coordination souffle/mouvement, gestion des tensions et relâchement stratégique.
En Occident, où la culture du sport est souvent axée sur la performance et la force musculaire primaire, il est essentiel de comprendre que la puissance naît d’un corps détendu et harmonisé. Loin de s’opposer, force et souplesse sont des alliées complémentaires. Cette dualité est au cœur de la pratique martiale : un muscle trop contracté limite la rapidité et l’endurance, tandis qu’un corps trop relâché manque de structure et d’impact.
Ainsi, dès les premières étapes, l’entraînement martiale Ho-Bao insiste sur un travail équilibré :
Une posture enracinée mais non rigide.
Une énergie maîtrisée mais jamais bloquée.
Une coordination fluide entre intention, respiration et mouvement.
Cela permet au pratiquant d’acquérir progressivement une aisance naturelle dans l’action, où chaque mouvement devient économique, précis et efficace.
Le mouvement martial ne se limite pas à un enchaînement technique : il est le reflet d’un équilibre entre la structure et l’énergie. Un pratiquant débutant découvre souvent qu’il utilise trop de force musculaire ou qu’il compense un déséquilibre corporel par des tensions inutiles.
L’une des premières étapes de l’entraînement consiste donc à prendre conscience de son ancrage et de sa posture. Cela passe par :
L’observation du corps en statique : Sentir comment le poids est réparti sur les appuis.
Le travail du relâchement actif : Débloquer les tensions excessives pour permettre une meilleure circulation de l’énergie.
L’apprentissage du mouvement naturel : Trouver une gestuelle qui allie puissance et fluidité, sans forcer.
Inspiré du principe du Wu Wei ("Ne pas forcer"), cet entraînement apprend au pratiquant à utiliser son corps de manière intuitive et sans résistance. Un corps qui fonctionne sans blocage permet une réactivité accrue, où l’énergie circule librement et où chaque mouvement peut être exécuté avec une puissance maîtrisée.
En appliquant ces principes, le pratiquant martial moderne développe une nouvelle perception de son corps et de ses capacités, et intègre cette fluidité dans chaque aspect de son entraînement et de sa vie quotidienne.